Petite galerie de portraits

Le tribunal de l’évêque

Avant la bataille de Hausbergen, l’évêque était le véritable maître de Strasbourg. Les hommes chargés de la justice, de l’entretien des remparts, de la surveillance des marchés, de la frappe de la monnaie, de la levée des impôts étaient nommés par lui.
La justice de l’évêque était rendue ici, devant le portail sud de la cathédrale, face à la résidence du prélat. En voici l’aspect ancien. Une plateforme accessible par un escalier central servait de cadre aux séances du stockgericht, sous la statue de Salomon, symbole de la justice.
C’est probablement à cet endroit que, devant le peuple réuni, Rodolphe de Habsbourg a été reçu gonfalonier de la ville.

Montage P. Jacob.

Les Geroldseck, ou la famille comme arme de guerre

Si au XIIIe siècle il avait existé une presse people, on aurait pu y trouver ce charmant tableau de famille. Au milieu, Walther, porteur des ambitions de la famille depuis que les chanoines de Strasbourg l’ont élu évêque. Derrière lui, son père, également nommé Walther. C’est lui qui a conçu tout le projet et qui assistera son fils de ses conseils. A ses côtés, son épouse Hélika de Fénétrange. Le mariage qui les lie est un mariage politique, qui amènera son frère Cuno à combattre à Hausbergen. A gauche, le frère de l’évêque, Hermann, à qui on confiera la fonction de landgrave entre Seltz et Brisach. Il périra à Hausbergen, tué par un pilleur de cadavres. A droite, les charmantes Adelheid et Sophia, des partis intéressants, qui feront à leur tour des mariages politiques. Enfin à droite, Heinrich, issu d’un dérapage extra -conjugal du père. Mais qu’importe. Il est déjà prévôt des chanoines, et s’il devait arriver malheur à Walther, il pourra candidater.

Dessin P. Jacob.

Le siège de Strasbourg

Dans son conflit avec Strasbourg, la première tactique de l’évêque consiste à assiéger la ville, concrètement à bloquer les portes et à attirer les assiégés à l’extérieur pour leur infliger une leçon. Ce sera un échec cuisant.
On voit ici une armée du XIIIe siècle au campement. Avec des charrettes, on a amené l’équipement des combattants et les tentes. L’approvisionnement est transporté à dos d’âne.

Source : Bible de Maciejowski.

Embargo

Après l’échec d’un siège de Strasbourg, Walther, sur les conseils de son père, tente d’étouffer le commerce de la ville par un embargo. Pratiquement tous les villages ont alors un seigneur et donc un château avec son donjon, qui pourra servir de tour de guet. Les clochers peuvent également servir à surveiller et quadriller l’arrière pays de Strasbourg. Désormais, plus une goutte de vin n’entre à Strasbourg. En même temps, l’évêque maintient des possibilités de négociations. Le temps devrait jouer pour lui.

Dessin P. Jacob.

L’attente sur la colline

Reimbold Liebenzeller vient de démolir le clocher de Mundolsheim, qui surveille le pont sur la Souffel. En entendant les cloches, annonçant l’arrivée de l’évêque, il ne retourne pas à Strasbourg, mais monte sur la colline. Il s’arrête à l’emplacement de l’ancien château de la Haldenburg, dont il ne subsiste plus que la chapelle. A présent, toutes bannières déployées, il attend les secours qu’il a envoyé demander à Strasbourg.

Dessin Pierre Jacob.

L’armée de l’évêque au pied du Stimmelsberg

L’évêque vient de commettre l’erreur qui lui sera fatale. Avec ses quelques 300 chevaliers, il est descendu du Stimmelsberg pour se lancer à la poursuite de Liebenzeller, mais ce dernier vient d’abattre ses cartes : Il lui tient tête, et Claus Zorn sort de sa cachette. L’évêque se retrouve en infériorité numérique, et incapable de remonter sur le Stimmelsberg. Il faut désormais montrer qu’on n’a pas peur. Lui et ses hommes rabattent leur heaume et tirent l’épée. Seule l’arrivée de l’infanterie pourrait encore le sortir de ce mauvais pas…

Dessin Pierre Jacob.

Reimbold Liebenzeller et Claus Zorn

Reimbold Liebenzeller et Claus Zorn ne peuvent attendre que l’évêque reçoive le secours de ses piétons. Il faut que le combat se déclenche avant…

Dessin P. Jacob

La harangue de Liebenzeller

L’armée strasbourgeoise vient de se mettre en ordre de bataille. Reimbold Liebenzeller adresse à l’infanterie une courte harangue :

« Aujourd’hui encore, montrez-vous solides,
Battez vous sans peur,
pour l’honneur de notre cité,
pour une liberté perpétuelle,
la nôtre,
celle de nos enfants
Et celle des générations à venir ».

Dessin P. Jacob

La provocation de Marx Hetzel von Eckwersheim

Soudain un jeune noble sort des rangs strasbourgeois. C’est Marx Hetzel d’Eckwersheim. Il n’est pas encore chevalier, mais veut s’en montrer digne. A présent il se pavane en face des cavaliers adverses en montrant son écu frappé des armes de la famille, deux mains qui bénissent. Les chevaliers de l’évêque ne peuvent s’abaisser à un duel avec lui. Un anonyme se dévoue et les deux armées vont pouvoir assister à un tournoi…

Dessin P. Jacob

Duel de Marx d’Eckwersheim

Dans l’espace de 60 m de large qui sépare les deux armées, les deux champions s’affrontent, comme dans un tournoi. Un premier assaut a lieu : les deux chevaux sont tués. Les combattants se remettent en selle. Pas pour longtemps : le champion de l’évêque est tué.
Le chevaliers de l’évêque ne peuvent accepter cet affront, ils se précipitent contre la chevalerie strasbourgeoise, probablement parce qu’à l’horizon, ils ont vu arriver leur infanterie et qu’ils ont hâte d’ouvrir la bataille qui s’annonce…
Source : La bataille de Hausbergen.

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Le chevalier et son écuyer

Au Moyen-Age, la cavalerie était la reine des batailles. On utilisait des chevaux de grande taille, capables de porter son cavalier et résister au choc de la charge. Le combattant était revêtu d’un haubert (halsberge) qui le couvrait intégralement. Le heaume (helmfass) s’était développé au point d’envelopper entièrement la tête. L’arme principale était la lance (gleve) mais on utilisait aussi l’épée (das swert) et la masse d’armes. Dans la mêlée, on était reconnaissable par son fanion et les blasons sur la cotte du cheval et sur le bouclier.
Les Beger auxquels appartient ce chevalier étaient une famille alsacienne très dévouée à Walther de Geroldseck.

Dessin P. Jacob

La milice passe à l’attaque

Reimbold Liebenzeller s’est lancé dans ce combat après avoir laissé des instructions : que l’infanterie abatte tous les chevaux, mette les combattants par terre, puis fasse le tri. La raison en est très simple : les artisans ne savent pas distinguer les blasons...
A présent, menés par leurs deux capitaines, Hugo Kuchenmeister et Johann von Achen, les miliciens se lancent en avant, avec leurs bannières, leurs piques et leurs haches danoises…

Dessin Pierre Jacob.

La hache danoise

A Hausbergen, on a employé pour la première fois la hache danoise, une arme redoutable, qui fera désormais partie de l’équipement du milicien strasbourgeois sous le nom de mordaxt, « cognée à tuer ». Le soldat ordinaire porte un gambeson matelassé bourré de crin de cheval, un chapel de fer ou ysenhuet. Il se protège avec un écu triangulaire portant les insignes de son métier. Son arme est le plus souvent la pique ou spiess.

Dessin P. Jacob

L’arbalétrier

Les archers et les arbalétriers ont joué un rôle décisif dans cette bataille en maintenant à distance l’infanterie de l’évêque. Sa cavalerie a pu ainsi être mise en déroute. Ces hommes n’étaient pas des mercenaires, mais des citoyens qui normalement défendaient les remparts et les tours.
La future statue de Reimbold Liebenzeller s’appuie sur une arbalète. On ose espérer que c’est simplement pour rappeler le rôle de cette arme dans la bataille. Le chevalier ne l’aurait jamais utilisé : c’était, aux yeux des nobles, une arme de lâches, qui tue de loin…

Dessin Pierre Jacob.

Le retour des prisonniers

Le soir du 8 mars, les chevaliers capturés à Hausbergen sont ramenés à Strasbourg. On les enferme d’abord dans la tour du bourreau, toujours visible, puis derrière la cathédrale. La plupart d’entre eux se réconcilieront avec la ville et seront libérés après quelques mois. Seul un dernier carré s’y refusera et tentera, en vain, de s’évader. Dès le lendemain de la bataille, l’évêque reprend contact avec la ville afin de relancer les négociations.

Dessin P. Jacob.
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